Elle ne voulait pas sauver le monde elle voulait en créer un...où le chagrin fond dans une tasse de thé sucré, et où les cauchemars s’excusent avant d’arriver.
Elle avait vu des univers brûler.
Elle avait entendu les hurlements des dimensions en feu, senti les prières tremblantes des dieux acculés, regardé tomber des trônes si lourds que même les étoiles s’étaient penchées.
Elle avait vu des royaumes entiers se replier sur eux-mêmes, s’effondrer dans des spirales de colère ou d’oubli. et elle avait survécu à tout cela. non parce qu’elle était la plus puissante, mais parce qu’elle continuait même brisée, même fatiguée à aimer ce qu’elle avait traversé.
Et aujourd’hui, Saphira Noctielle n’avait ni envie de combattre, ni de corriger elle voulait créer.
Elle était de retour dans la forêt des songes feuillus, là où le silence avait des racines. mais ce jour-là, elle ne s’assit pas sur le trône de mousse elle leva la tête vers le ciel.
Et elle murmura un mot.
Pas un ordre, pas un sort, pas une prière un mot doux, Un mot neuf.
—« Hope. »
À ce mot, un éclair bleu tomba du ciel pas un éclair de guerre, ni de colère un éclair lent, presque liquide, qui descendit comme un baiser céleste il s’épanouit dans le vide, traçant des cercles lumineux, doux comme des bulles de savon rêveuses.
Au cœur de cette expansion… une spirale s’ouvrit une faille, mais pas une blessure une faille comme une porte.
Et par cette porte, un monde naquit.
Il était rose blanc, baigné de lumière lactée le sol était fait de mousse sucrée, les cieux de soie chantante les châteaux, hauts comme des montagnes calmes, étaient sculptés en sucre fondant, ornés de caramel coulant comme des cascades les forêts dansaient : des bonbons menthe suspendus à des branches d’arbre parapluie, des feuillages qui bruissaient en chansons les rivières pétillaient comme des boissons douces et tièdes, et les pièces de monnaie étaient des carrés de chocolat chantants.
Et dans ce monde les habitants surgirent.
Il y avait Hope, la fée qui portait le nom du monde.
Elle flottait en spirale, robe d’arc-en-ciel, cheveux étoilés. À chaque battement d’ailes, elle laissait derrière elle des confettis lumineux qui formaient des poèmes éphémères dans l’air.
— « Je suis l’espoir qu’on trouve dans les miettes de biscuits cassés », disait-elle en riant doucement.
Autour d’elle, les Chevaliers Slime de petits blobs translucides, armés de boucliers en gélatine brillante se saluaient en parlant par bulles.
« Blob blob ! Pour la reine du tonnerre MIGNON ! »
La Princesse Slime, glissante, joyeuse, portait une couronne de gelée scintillante elle se roulait au sol pour faire rire les peluches vivantes.
— « Je fais des câlins gluants ! », s’exclamait elle, avant de sauter dans les bras d’un orc qui tricotait un bonnet de licorne.
Il y avait l’Homme de Sable, vêtu d’un long manteau beige, le sourire brumeux. Il flottait entre deux siestes, maître des rêves calmes et des souvenirs heureux.
— « Un monde sans cauchemar est un monde sucré », soufflait-il, en soufflant un peu de sommeil doré sur un slime agité.
Et bien sûr, il y avait les pirates-biscuit, petits cookies en forme de sablés courageux, maniant des sabres de sucre d’orge et montant à bord d’un navire flottant sur un fleuve de lait tiède.
— « À l’abordage… des peluches ! », hurlaient ils en bombardant les nuages de chamallows mous.
Enfin, les elfes et les orcs, ici en paix, plantaient des bonbons dans les jardins du matin, tricotaient des couvertures en barbe à papa, et organisaient des tournois de ballon gélifié avec les enfants du vent.
Et au centre de tout cela... Saphira.
Assise sur un trône tissé de nappe moelleuse, de fils d’éclair sucré et de peluches cousues de rire pas de couronne, pas de sceptre. Juste ses pieds nus qui effleuraient la mousse chantante.
Les créatures du monde Hope la regardaient avec amour avec gratitude.
Et Hope, la fée, vint se poser à côté d’elle.
— « Tu n’es pas comme les autres reines », dit-elle doucement.« Tu es celle qui a fait un monde… juste pour guérir. »
Saphira sourit.
Et dans ce sourire, il y avait toute une enfance qu’elle n’avait jamais vraiment eue il y avait la fatigue d’avoir trop sauvé et la lumière d’avoir, cette fois, offert sans blesser.
—« Ce monde… », murmura-t-elle.« C’est moi… quand je vais bien. »
Elle se leva.
Pas pour partir.
Pour promettre.
Sa voix n’était pas forte, mais elle portait comme un chant de cloche dans le brouillard.
—«Que tous ceux qui fuient les cris viennent ici et qu’ils repartent avec un sourire. »
Élya applaudit et dans le ciel, un arc-en-ciel de sieste éternelle jaillit.
Un ruban de rêve un pont vers l’espoir un éclat doux entre deux éclairs.
Fin du Chapitre 5 — Le Pays des Merveilles Hope