Chapitre 30 - Multivers Noir : Le Sourire de la Comtesse

Certains monstres ne veulent pas être sauvés mais parfois ils espèrent qu’une petite reine les voie quand même une plume au seuil.

Il n’y avait pas eu de son pas de lumière pas même de vent juste une plume rouge rouge comme une promesse oubliée rouge comme un souvenir interdit Saphira la découvrit posée sur le seuil de la tour bleue, entre deux battements de silence un parchemin l’accompagnait son papier était si pâle qu’il semblait frôler l’invisible une seule phrase, écrite à l’encre carmin .

—À la petite reine qui ne tremble pas devant les abîmes.Je t’invite à danser

— C."

Élya, à ses côtés, fronça les sourcils.

C’est une provocation ou un piège ou pire une séduction.

Saphira prit la plume entre ses doigts, la fit tourner dans la lumière du matin.

— Ou une main tendue, dit-elle calmement puis elle leva les yeux vers la porte bleue.

Ouvre-la.

Une traversée vers l’inconnu la porte s’ouvrit. Mais pas comme d’habitude le bleu pâle s’assombrit Il vira à l’indigo, puis au noir velouté les éclairs se muèrent en rubans de soie râpés la porte n’était plus une invitation. c’était un murmure sans dire un mot, Saphira franchit le seuil Élya suivit, main sur la garde de son épée, le regard tranchant le Multivers Ecstasy l’air embaumait la cannelle noire, le jasmin fané, et une trace de musc que la mémoire n’osait pas reconnaître les rues flottaient dans un crépuscule perpétuel, pavées de larmes figées, serties dans le verre des bâtiments sans portes des fenêtres qui regardaient des nobles masqués riaient trop fort depuis les balcons suspendus et les étoiles les étoiles ne brillaient pas elles observaient puis elle arriva elle ne marchait pas elle descendait un escalier d’ombre vivante se déroulait sous ses pieds.

La comtesse robe longue, noire comme l’absence dentelles en feu discret cheveux écarlates, épais, lourds, vivants peau de porcelaine tiède et dans son regard, quelque chose entre la faim et la nostalgie.

Saphira Noctielle. dit-elle en souriant.

— Tu es encore plus délicieuse que dans les rumeurs.

Les éclats d’un dialogue Saphira ne recula pas elle n’en avait jamais eu l’habitude.

— Tu m’as invitée pour quoi ? me regarder ? me briser ?

Te réchauffer, répondit la comtesse, doucement.

— Ici… tout est froid même le plaisir.

elle s’approcha, ses pas ne laissant aucune trace.

— Tu es une lumière que j’aimerais emprunter.

Élya avança d’un pas, mais Saphira leva la main.

— Je ne suis à personne.

— Mais tu pourrais être… avec moi, murmura la comtesse.

Saphira haussa les épaules, une étincelle dans les yeux.

— Je peux t’écouter.

Un dîner suspendu la table était suspendue dans le vide, comme oubliée par la gravité.

Les plats apparurent sans être servis fruits étoilés, pain de minuit, vin rouge comme une blessure la comtesse ne mangeait pas elle effleurait elle goûtait du bout des lèvres elle parla longtemps de son monde fané de plaisirs maudits de caresses qui lacéraient et de baisers qui n’avaient laissé que la cendre.

Je suis belle, dit-elle.

Mais tout ce que j’embrasse s’effondre.

Saphira, les mains posées à plat sur la table, répondit sans détourner les yeux.

Alors laisse-moi t’offrir une chose.

— Pas une promesse.

— Juste un câlin un vrai.

Le cœur entre les ombres comtesse ne rit pas elle resta figée le vin frissonna dans sa coupe puis, lentement, elle se pencha elle tendit les bras et dans un monde qui ne connaissait que l’extase et l’oubli elle fut tenue sans désir sans menace sans masque tenue et pendant quelques secondes, elle trembla mas de peur mais d’un souvenir.

— Tu es dangereuse, souffla-t-elle à l’oreille de la Reine.

— Pas par ta magie mais parce que tu me rappelles que je peux encore ressentir.

Avant de partir, la comtesse glissa un bijou dans la paume de Saphira.

Un collier une goutte rouge un cœur lentement palpitant.

Garde-le un jour tu pourrais vouloir me revoir.

Saphira le prit sans sourire sans peur.

et lorsqu’elle disparut dans l’éclair bleu pâle de sa propre lumière,elle ne laissa derrière elleni menace,ni promesse juste un soupir et dans ce monde brisé de masques et de désir,la comtesse ferma les yeux pour la première fois en paix.

Fin du Chapitre 30 Multivers noir – Le Sourire de la Comtesse