Chapitre 31 - Le Déjeuner des Déesses

Elle ne leur a pas rendu leur trône elle leur a offert quelque chose de plus rare une journée où elles n’avaient plus besoin de le porter.

Une invitation écrite au calme le ciel s’éveillait lentement, couleur pervenche la tour bleue dormait encore, mais Saphira, elle, était déjà debout devant elle, six parchemins parfumés attendaient, alignés sur une table ronde elle les effleura du doigt, puis murmura à Élya, qui les scella avec soin.

Pas d’ordres pas de titres juste une main tendue.

À Héra : "Tu viens ? Je prépare des beignets d’étoile."À Chang’é : "Promis, pas de thé amer aujourd’hui."À Amaterasu : "Il y aura des fruits dorés."À la Mère de l’Ouest : "Je veux vous rencontrer."Et à la Comtesse Écarlate : "Viens goûter la lumière. Même si tu restes dans l’ombre."

Entre deux brises, la tour se transforma une île volante s’ancra aux nuages, suspendue par de doux éclairs bleus des nappes blanches ondulaient au vent des coussins, moelleux comme les rires qu’on n’ose plus avoir, tapissaient le sol et sur la table, carafes de jus d’aurore, thé de lune, brioches dorées, mochi tièdes et fruits solaires attendaient puis, l’air changea elles arrivèrent Héra, en robe d’or souple, tresse relâchée, un sourire qu’on ne lui connaissait plus Amaterasu, lumineuse, un éclat rose sur les joues Chang’é, gracieuse, ombrelle fermée, les pieds nus dans la rosée, La Mère de l’Ouest, majestueuse, silencieuse, dont la présence seule rétablissait l’équilibre et enfin la Comtesse Écarlate sans son masque sans son manteau juste elle vraie présente

Saphira les accueillit avec un simple sourire.

Aujourd’hui, on ne gouverne pas on rit.

Une table, six femmes, zéro protocole

Les sujets glissèrent comme l’eau chaude dans une tasse ancienne .

Le secret du mochi éternel.

— La fois où Héra s’est perdue dans une fête d’enfants et a gagné le concours de déguisement.

Amaterasu, quinze ans plus tôt, amoureuse d’un bibliothécaire mortel.

Chang’é, confessant qu’elle rêve parfois d’apprendre à cuisiner autre chose que du thé.

La Mère de l’Ouest, qui murmura simplement :

"Je n’avais jamais été invitée pas sans crainte."

Et Saphira, entre deux bouchées de brioche cosmique .

— "Ici, vous êtes juste mes invitées alors amusez-vous."

Bataille d’eau, puis de coussins tout commença par un coussin éclaté accidentellement puis une cruche renversée puis une vague magique.

Amaterasu glapit. Chang’é répliqua Héra se jeta dans le bassin sans hésiter.

La Mère de l’Ouest esquiva une vague… avant d’en créer une bien plus grande Saphira, couverte de pluie bleue, éclata de rire, saisit un seau et le versa directement sur la Comtesse Écarlate.

Un silence, puis, un rire, un vrai, fragile, Nu, Inattendu.

Tu es cruelle mais adorable, souffla la Comtesse en reprenant son souffle.

Alors vinrent les coussins, les plumes, les hurlements joyeux et des éclats de vie qu’on n’aurait jamais crus sortis de tant de légendes

la Comtesse sauta sur Chang’é, Héra la poussa en riant Amaterasu tomba à genoux de rire, La Mère de l’Ouest sourit et c’était déjà un miracle un sommeil sans rêve

quand le soleil commença à descendre, la lumière devint douce comme une promesse.

Morphée descendit d’un nuage, vêtu d’une tunique de brume et d’étoiles.

Venez, murmura-t-il je vous offre un sommeil sans rêves juste un instant de paix.

Une à une, les déesses se laissèrent aller dans ses bras dans les coussins dans les bras les unes des autres des plumes collées aux cheveux des perles d’eau sur les cils

Saphira, la dernière, s’allongea elle posa Élya à ses pieds ferma les yeux.

Et dans ce silence si rare, si doux le monde devint simple.

Fin du Chapitre 31 — Le Déjeuner des Déesses