Elles étaient venues par respect elles repartirent bénies dans les ailes d’un mythe.
L’au revoir le ciel s’était calmé l'ombre de la tour s’étendait doucement sur le jardin flottant, encore parsemé de coussins et de tasses vides les rires s’étaient tus depuis longtemps, mais leur écho vibrait encore entre les rubans d’éclair suspendus dans l’air.
Les déesses, debout, ne parlaient pas leurs yeux fixaient la reine bleue.
Chang’é regardait la brume s’éloigner lentement de la mer.Amaterasu effleurait les fils d’or qui tombaient de sa chevelure.Hera, les bras croisés, fronçait les sourcils… pour ne pas pleurer.La Mère de l’Ouest restait droite, solennelle.Et la Comtesse Écarlate, voilée de silence, serrait son collier rouge contre sa poitrine.
Saphira, elle, marchait lentement vers elles sans robe de reine sans tonnerre ni proclamation juste avec ses bras tendus et
un murmure fendit le ciel ce n’était pas un vent c’étaitun souvenir ancien quelque chose d’aussi vaste qu’une légende les nuages se ployèrent et soudain, entre les étoiles encore visibles, un être immense fendit les airs.
Le Kun Peng, créature mythique, descendit doucement comme une bénédiction moitié oiseau céleste, moitié poisson cosmique ses plumes étaient faites de galaxies effacées ses écailles, de rêves jamais vécus et sa voix était un chant qui faisait pleurer les astres.
— « Je suis le dos choisi pour celles que la reine a honorées. »
Les coffrets de la reine bleue avant qu’aucune ne monte, Saphira leva la main.
— « Attendez. »
Elle fit apparaître six coffrets bleu nuit, scellés chacun d’un éclat d’elle-même une mèche, une note, une touche de silence elle les tendit un à un, en murmurant pour Hera
Un sachet de thé infusé à la lumière du matin,un gâteau au citron cosmique,et une poupée protectrice, brodée à son image.
— « Tu portes trop alors je te donne quelqu’un qui pourra te serrer, quand tu tomberas. »
Hera eut un souffle tremblant elle ne répondit pas elle serra le coffret contre elle pour Chang’é un thé lunaire, filtré dans le silence des biscuits à la rose céleste et une poupée de soie brumeuse, qui chante lorsque la tristesse approche.
— « Tu as bercé les autres c’est à ton tour de dormir, bercée. »
Chang’é inclina la tête un peu plus bas que d’habitude pour Amaterasu un thé solaire, infusé dans un jardin d’aube infinie un mochi au feu doux et une poupée-lanterne, qui s’illumine au toucher.
— « Même le soleil mérite une lampe quand il traverse les ombres. »
Amaterasu eut un rire discret presque timide
pour la Mère de l’Ouest un thé d’immortalité douce,un gâteau d’éveil,et une poupée d’obsidienne, douce mais solide.
— « Tu veilles sur les anciens mais qui veille sur toi ?moi, si tu me laisses. »
La Mère ferma les yeux et pour la première fois, elle sourit pour la Comtesse Écarlate
un thé rouge, infusé dans le silence d’un baiser non donné un macaron noir à la vanille céleste et une poupée sans visage, mais au cœur vibrant, qui pleure à sa place.
— « Tu es beauté tu es solitude cette poupée pleurera pour toi,quand tu n’en auras plus la force. »
Ecstacy la regarda longtemps.
— « Tu n’as pas idée de ce que tu viens de faire ou peut-être que si. »
Elle ne dit pas merci mais ses yeux en dirent bien plus,une à une, les déesses montèrent sur le dos du Kun Peng il s’inclina aucune ne parla mais toutes regardèrent Saphira.
et Saphira, les mains jointes, leur répondit par un sourire un de ceux qui restent ancrés dans le cœur, plus que dans les souvenirs.
Hera, la dernière, s’arrêta avant de décoller elle s’approcha de sa fille bleue.
— « Tu es ma fille mais surtout tu es la gardienne de tout ce que les dieux ont oublié et pour ça je te bénis. »
Elle effleura le front de Saphira une goutte de lumière resta là une promesse, puis elle monta le ciel s’ouvre le Kun Peng déploya ses ailes il fendit le ciel et pendant quelques instants suspendus,le monde cessa de trembler parce que cinq déesses avaient été bénies par une Reine.
Fin du Chapitre 34 — Le Dos du Kun Peng