Saphira est dans un bain flottant, entourée de bulles translucides qui contiennent des fragments de rêves, des notes de musique oubliées, et des chatons faits de lumière elle lit un manga à couverture dorée, les pieds en éventail, le regard concentré mais détendu.
Elle lève les yeux vers Élya, qui flotte à l'envers sur un coussin antigravité.
—« J’ai décidé de ne rien casser aujourd’hui. juste lire, tranquille, zen. »
Élya ouvre la bouche pour répondre mais une bulle grésille, un frisson traverse la tour, puis le sol vibre les murs ne se fissurent pas de peur, mais de surprise un katana géant fend une page de la réalité comme si c'était une feuille d’origami de cette déchirure dimensionnelle surgit un personnage directement extrait d’un shōnen dramatique de saison yeux rouges qui brillent comme une cicatrice, manteau long qui vole sans vent, arrière-plan saturé de lignes de vitesse, aura sonore mêlant tambours japonais et violons en détresse il se dresse, pose théâtralement, doigt tendu vers saphira.
—«Toi, saphira noctielle ! tu as profané le monde des mangas ! tu as déclenché un arc narratif interdit ! et en plus… »
Il la jauge, l'air scandalisé.
—« Tu mesures 1m30 !! »
Un silence absolu s’abat les bulles de savon gèlent en suspension puis il crache avec une rage shōnen.
—« Sale nain de jardin cosmique ! »
À cet instant précis, quelque part ailleurs, dans une alcôve flottante d’écriture, toi, l’auteur, lèves un sourcil assis sur une chaise en lévitation, une tasse de thé multiversel à la main, tu rédiges une recette de muffins temporels tu tournes lentement la tête vers la mère primordiale, qui déjà commence à paniquer elle s’emmitoufle dans une robe de camouflage cosmique scintillant, et murmure comme un mantra.
—« Je suis une étoile. je suis une étoile. je suis une étoile… »
Tu te lèves.
—« j’suis en grève et j’ai pas signé pour qu’un shōnen vienne mordre ma gamine divine bon courage à ceux qui restent. »
Un « plouf » discret résonne vous disparaissez dans une trappe de fuite narrative, qui se referme avec une petite note musicale comique.
Saphira, elle, ne dit rien.
Une veine palpite très doucement sur sa tempe elle plie son manga avec une lenteur clinique, le pose sur un coussin… et descend lentement de son nuage.
« Tu m’as appelée… »
elle lève un doigt.
« ...nain… »
un deuxième.
« ...de… »
un troisième.
« ...jardin ? »
Le sol se met à noircir.
le ciel se plisse comme un papier fatigué.
des éclairs bleu pastel grondent en silence.
elle croise les bras.
« T'as déjà vu une tondeuse cosmique ? »
depuis une dimension voisine, Diva surgit d’un rideau d’ombres, paniquée.
« Oh mon dieu qui a osé ?! je vais le vaporiser, le compresser, et l’envoyer en version sd ! »
Destiny, calme comme une horloge cassée, soupire.
—« Laissez-la faire. il a déclenché le niveau aucune pitié mignonne on ne peut plus rien pour lui. »
un silence respectueux s’installe dans les multivers.
Saphira entre en mode transformation furieuse mini reine de la destruction ultra stylisée cape inversée. sabre d’ombres. regard d’étoile filante elle le pourchasse à travers sept styles graphiques :
– Pixel art 8-bit (elle glisse en diagonale comme un vieux rpg),
– Ligne claire franco-belge (elle devient une version à points rigides),
– Shōjo trop mignon (avec des fleurs qui hurlent à chaque coup),
– Mecha surchargé (elle pilote un lapin géant en métal rose),
– Papier découpé (elle découpe littéralement le décor),
– BD belge à cases rigides (elle traverse les cadres sans autorisation),
– Crayonné de brouillon (elle griffonne elle-même sa prochaine attaque).
A chaque monde traversé, sa voix résonne comme un sort interdit.
—« Je fais 1m30 de chaos, toi t’es 1m90 de stupidité !! »
Elle finit par le rattraper dans une case vide de transition narrative il halète, il implore, il tente un discours dramatique, trop tard elle lui colle un post-it magique sur le front.
—« Interdit de juger la taille d’une déesse. »
un claquement d’espace, et il est renvoyé de force dans sa bd d’origine sur la première page, son nom a été modifié par décret cosmique : Petit Baka-Chan.
Fin du chapitre 60 — l’insulte intergenre : "sale nain de jardin !"