Trois mondes. une tension. zéro limite.
tout avait commencé par des regards. maintenant, les mondes ne se regardaient plus. ils se préparaient. l’encre se durcissait. les bulles s’aiguisaient. et quelque part, entre une virgule qui vacillait et une page blanche qui tremblait, l’histoire changeait de ton.
le serment des manga se déroula dans un silence saturé de trames rouges et de cases immobiles
Mangakami, réparé mais incandescent, se tenait au sommet d’un mont dessiné au pinceau tremblant. son armure était faite de feuilles de storyboard fusionnées, ses yeux reflétaient des reflets de séries annulées trop tôt.
– Vous êtes nés dans les cris et l’encre.
Sa voix portait comme une explosion silencieuse.
– Vous êtes l’évolution de la case. ils ont ri de nous. maintenant on va dessiner leur fin.
À ses pieds, les armées du shōnen – muscles, pouvoirs, serments criés à chaque page – s’alignaient sans trembler. les silhouettes sombres du seinen se tenaient dans l’ombre, poignards en main, visages fermés. et les héros et héroïnes du shōjo, yeux brillants et cœurs immenses, se levaient avec une intensité faite de larmes et de revanche romantique.
c’était un mur. un mur de style. un barrage de plans dramatiques. et derrière lui un tsunami d’intentions graphiques.
Pendant ce temps, dans une dimension déséquilibrée, instable, saturée de couleurs absurdes, le chaos riait. c’était l’appel des cartoons Là, sur un trône fait de tartes explosives, de poules existentielles et de rideaux sans mur, toon’tagon, roi des blagues interdites, ricana d’un ton multipiste.
– Alors c’est la guerre ? parfait ! j’ai un canon qui tire des gags explosifs et un piano qui écrase la logique !
Autour de lui, la toon army se rassemblait : des bugs cosmiques qui ne suivaient aucune logique temporelle. des lapins immortels qui redessinaient leur propre corps à chaque impact. des fromages conscients, des grenouilles dimensionnelles, et même une banane en costume, qui signa un pacte d’alliance avec un gribouillis légalisé
la folie s’organisait. et c’était peut-être la plus dangereuse des forces un chaos structuré.
dans un recoin plus calme du multivers, l’ambiance était toute autre. c’était la bibliothèque infinie. là où les étagères ne finissaient jamais. où les livres écrivaient leurs propres résumés. où chaque silence était une narration en suspens.
lancien narrateur, silhouette faite de phrases non finies et de titres jamais publiés, se leva. il n’avait pas de voix, seulement une vibration dans l’air. mais tout le monde l’entendit.
– ils courent. ils hurlent. mais nous, nous écrivons. et tout ce qui est écrit… est déjà à nous.
Autour de lui se rassemblaient les champions du monde des novels : des héros isekai, chacun porteur d’un monde dans le creux de la main. des mages de mille pages, dont chaque sort était une sous-intrigue secondaire des invocateurs de concepts, capables d’appeler un silence armé ou une virgule vivante.
chaque pas résonnait comme un paragraphe. chaque respiration était déjà une légende.
mais les genres n’étaient pas seuls les dieux les regardaient. et pour la première fois depuis l’aube des récits, ils ne savaient pas comment intervenir.
Zeus, le ton grave, lança, l’œil tremblant :
— Ils vont détruire le fond même de la création.
Kael, bras croisés, épée scellée, répondit calmement :
—la guerre ne commencera pas dans les cris. elle commencera par une virgule manquante.
Et derrière lui, plus petite, mais les yeux levés comme des soleils secrets, Saphira demanda
– …Je peux y aller aussi ?
Mais la voix de la mère coupa tout La Mère Primordiale, calme, posée, éternelle
—Non, ma fille pas encore.
Et alors, ce fut la première fissure
pas un cri pas un duel un simple frisson.
un monde neutre, un royaume oublié des récits courts, fut frappé sans prévenir un univers de contes brefs, de nouvelles aux fins ouvertes, s’effondra sans bruit quelqu’un murmura, horrifié .
— Ils ont attaqué l’auteur du royaume des histoires courtes…
Mais ce n’était que le début. car dans les ruines, on découvrit que le manuscrit des commencements avait disparu et nul ne savait si c’était une attaque. ou un piége
Fin du Chapitre 64 — Guerre de Fiction : Partie 1 – La Préparation