CHAPITRE 34 - LE VRAI ET LE FICTIF

Le carrosse noir, tiré par des chevaux de foudre bleue, avançait lentement sur les routes endommagées de l'univers 8. Le ciel était voilé, et seul le crépitement léger de l'électricité magique rompait le silence à l'intérieur, Saphira, assise sur son trône flottant, gardait les yeux fermés sa respiration était calme. LisaVinaCroc et Gideon l'observaient, chacun dans un coin du véhicule c'est Gideon, le plus direct, qui osa poser la question.

 Reine... pardonnez notre ignorance... mais... qui est Allah ?

Les yeux de Saphira s'ouvrirent lentement ils brillaient d'une douceur grave elle ne répondit pas tout de suite elle regarda le ciel à travers la lucarne du carrosse puis sa voix s'éleva, paisible et résonnante.

 Allah... est Dieu. Le vrai. Celui qui existe en dehors de tout ceci.

Lisa, assise à sa gauche, fronça les sourcils.

 En dehors... de nos mondes ?

 Oui. Nous... sommes des personnages de fiction des fragments de rêve, créés par l'imagination... tissés dans la lumière des récits mais Allah, lui, existe dans la réalité véritable. Au-delà de l'encre, au-delà des écrans. Il est le Créateur et tout ce que nous faisons ici... n'effleurera jamais la cérité de son monde.

Vina, habituellement distante, resta silencieuse. Croc, un peu plus lent à comprendre, gronda doucement.

 Alors... on est rien ?

Saphira tourna vers lui un regard tranquille.

— Non, Croc nous sommes... importants ici divins dans notre monde puissants, aimés, craints. mais jamais réels comme les êtres humains du vrai monde nous sommes des échos des souvenirs en train de naître notre puissance... s'arrête là où commence la vérité.

Lisa baissa la tête.

 Et pourtant... tu es la plus réelle de toutes les reines.

Saphira sourit faiblement.

— Parce qu'un auteur m'a rêvée avec amour et tant que quelqu'un lit, je vis.

Le silence reprit, plus profond encore puis, dans le carrosse, Saphira leva la main une petite lumière bleue apparut, dansante elle murmura, pour elle-même.

 Louange à Allah, qui permet même aux fictions de connaître la foi.

Et le carrosse continua sa route vers la guerre vers la suite vers le destin.

Fin chapitre 34 - LE VRAI ET LE FICTIF