Même la vitesse peut prendre le temps d’enseigner
Université médicale d’élidora. amphithéâtre 7. 8h02.
Le plafond est haut, les murs en pierres dorées, mais l’intérieur est moderne. un amphithéâtre comme tant d’autres, avec ses rangées d’assises fatiguées, ses écrans suspendus, ses volets intelligents. une centaine d’étudiants sont déjà là certains somnolent sur leur tablette, d’autres murmurent, leurs voix flottant au-dessus des cliquetis d’écran. un garçon en haut de l’amphi écoute de la musique, un œil à demi ouvert il y a des motivés, des fatigués, des curieux, des invisibles, des intimidés et puis… la porte s’ouvre un silence discret traverse l’espace, comme une onde de reconnaissance instinctive.dana noctielle entre ses cheveux attachés en chignon lâche, lunettes fines sur le nez, chemise crème, pantalon droit sobre, élégant, fluide ni trop stricte, ni trop distante elle ne cherche pas à imposer elle arrive elle pose calmement ses notes sur le pupitre, puis, elle regarde l’amphi et elle sourit. "Bonjour à toutes et à tous" le silence s’épaissit pas d’ennui, de l’attente "Je m’appelle dana noctielle, je suis médecin généraliste à l’hôpital des cendres blanches, et jusqu’à nouvel ordre je suis aussi votre professeure de médecine humaine appliquée" quelques sourcils se lèvent elle prend une seconde puis ajoute, le ton plus léger "Le professeur hélios est en arrêt maladie, mais je vais faire de mon mieux pour vous faire oublier sa passion un peu explosive pour la théorie" quelques rires percent, l’air se détend, les épaules s’ouvrent elle saisit une craie blanche, fine son geste est fluide, net elle écrit en lettres précises : "Médecine Humaine Appliquée" "On va parler de diagnostics, d’écoute, de décisions cliniques en situation réelle, et parfois de choses que les livres n’enseignent pas" elle repose la craie tourne légèrement le dos au tableau "Mais avant tout, j’aimerais vous connaître qui êtes-vous ? pourquoi vous êtes ici ? et qu’est-ce que vous espérez apprendre ?" elle s’assied, posant une hanche contre la table silence puis, une main se lève une jeune femme se lève alma, brune, sérieuse, droite comme un fil tendu "Je veux devenir chirurgienne cardio, j’aime les défis… et réparer les cœurs" dana hoche la tête, doucement un garçon massif, cernes sous les yeux, suit tao "Urgences, pour l’adrénaline, et parce que j’ai toujours voulu savoir comment on gère le chaos" une fille au premier rang murmure à peine, les mains croisées sur ses genoux lina, timide "Pédiatrie, j’aime les enfants, et ils me donnent envie d’être courageuse" un autre se racle la gorge mathis, jeans troué, humour en façade "Je suis là parce que j’ai raté sciences po, mais apparemment, j’ai un bon toucher abdominal" des éclats de rire, un peu de soulagement général dana sourit ce genre de rire, elle le reconnaît : c’est celui qui crée du lien "Eh bien… bienvenue à tous, on va apprendre, observer, se tromper et j’espère… rire aussi un peu" elle se redresse, puis s’assoit sur le bord du bureau, jambes croisées "Je ne suis pas une grande chercheuse, je n’ai pas publié de livre mais j’ai soigné des personnes, des vraies, des fragiles, des dures, des belles" elle regarde la salle, puis ajoute, d’une voix plus basse "Et je veux vous transmettre ce que j’ai appris, pas seulement avec un stéthoscope, mais avec les yeux, les mains, et le silence aussi, parfois" elle regarde l’horloge "Bon, il nous reste dix minutes, mais je vous propose un deal" elle se redresse, sourire en coin "Si vous me posez une question chacun, je vous offre un café demain matin à l’amphi" des murmures, des regards, puis les mains se lèvent "Votre premier échec en tant que médecin? Le moment où vous avez eu peur ? Votre patient préféré ? Est-ce que vous pensez qu’on peut sauver quelqu’un juste en parlant ?" elle répond à chacune avec sérieux, avec pudeur, avec des mots simples, mais justes et ce regard doux, précis, un peu trop profond, parfois la cloche sonne les sacs se ferment, les voix montent "À demain, docteur noctielle merci, madame le café est inclus, hein ?" elle les regarde sortir elle n’est plus une tempête, ni une silhouette divine, pas ici aujourd’hui elle est un guide et ça lui va bien.
Fin du chapitre 4 — Bonjour, je suis votre nouvelle professeure.