Le sentier menant à l’Arbre-Monde était pavé de racines épaisses et luisantes, comme si la nature elle-même voulait rappeler que Volkiata n’obéissait à aucune loi humaine.
Luca et Seira avancèrent dans un silence pesant, jusqu’à ce qu’un fracas résonne au loin, suivi d’un hurlement.
— QUOI ?! MA FILLE N’EST PLUS LÀ ?!
Ils échangèrent un regard, puis accélérèrent le pas.
La cour intérieure du Grand Arbre-Monde bourdonnait d’angoisse. Des gardes elfes couraient dans tous les sens, des éclats de voix fusaient entre les branches vivantes qui formaient murs et passerelles. Au centre, le roi de Volkiata — Elarion Thaldir —, magnifique elfe à la longue chevelure tressée, tremblait de rage et de peur.
— C’est la troisième ! La troisième princesse enlevée ! Et celle-là, c’est ma fille, hurla-t-il en frappant son poing contre le trône de bois vivant. Personne ne m’a vu venir ! Même les arbres n’ont rien senti !
Des murmures de panique se propagèrent dans l’assemblée.
C’est là que Seira s’avança calmement.
Elle s’inclina légèrement, leva une main… et d’un ton ferme mais posé, déclara :
— Votre Majesté, regardez-moi. Je suis Seira Melyris, exorciste de rang S, envoyée par Kael’Zar. Je vous donne ma parole. Avant demain matin, votre fille sera de retour. Et avec elle, toutes les autres.
Le roi, surpris par tant d’assurance, se tut.
Ses yeux brillèrent de larmes mêlées de doute et d’espoir.
— Vous… vous en faites le serment ?
— Devant l’Arbre-Monde lui-même.
Plus tard, à la lisière du sanctuaire royal, Seira s’arrêta devant Luca.
Elle sortit un katana noir aux reflets argentés, scellé dans un fourreau blanc, orné d’un ruban rouge.
— Ce n’est pas une arme démoniaque. C’est une lame bénie. Forgée par des prêtres de l’Ordre Solaire.
Elle la tendit à Luca, le regardant droit dans les yeux.
— Elle peut couper un Logan, mais… sept fois seulement. Après quoi, elle se brisera. Utilise-la quand il le faudra. Pas avant. Tu vas en avoir besoin ce soir… si la créature se montre.
Luca prit le katana. Une étrange énergie s’en dégageait. Ni chaleur, ni froideur. Juste… une vibration vivante, presque nerveuse.
Il le fixa un moment.
— Je saurai quand l’utiliser.
Seira hocha la tête.
— Espérons que ce soit pas trop tard.
Le soleil déclinait.
Et dans les ombres de la forêt elfique… quelque chose bougeait déjà.
Fin du Chapitre 2.