Hologrammes
L'hologramme présentait plusieurs options. Khan pouvait commencer la première leçon immédiatement ou regarder un catalogue de chaque mouvement séparément. Il pouvait même utiliser le téléphone pour se scanner pendant l'entraînement afin de détecter d'éventuelles erreurs dans l'exécution.
Le disque contenait un programme qui couvrait tous les aspects du style du démon de la foudre. Il avait tout ce que Khan pouvait imaginer. Il contenait même des informations sur le vieil homme et l'art martial dans son ensemble.
« Tu ne devrais pas activer ces programmes d'entraînement en public, » expliqua le Lieutenant Dyester, tirant Khan de son émerveillement. « Ces objets magiques sont coûteux et nécessitent une autorisation génétique. En théorie, personne ne peut accéder à ce que tu as sur ton téléphone sans ton autorisation. »
« N'est-ce pas dangereux d'avoir l'art martial sur mon téléphone ? » demanda Khan. « Ne fonctionne-t-il pas sur le réseau de l'Armée Mondiale ? Les supérieurs devraient y avoir accès. »
« La magie n'est pas la même chose que la technologie, » rassura le Lieutenant Dyester. « Les supérieurs peuvent peut-être entrer dans ton téléphone, mais ils ne pourront pas activer les dispositifs magiques connectés. Le Mana fonctionne au-delà de ta conception de la technologie. C'est pourquoi l'Armée Mondiale se concentre sur l'entraînement des soldats plutôt que d'investir dans les armes. »
Khan se sentait encore étranger au monde du mana. Il avait du mal à croire que cette énergie pouvait affecter des programmes et autres ressources numériques similaires.
« Et si quelqu'un utilisait le mana pour pirater le téléphone ? » demanda Khan. « Est-il possible de contourner ainsi les protections du disque ? »
« En théorie, oui, » révéla le Lieutenant Dyester. « Cependant, les mages possédant un élément capable d'affecter les protections numériques sont rares, et le disque s'efface généralement automatiquement dès qu'il détecte une violation de ses défenses. »
« Les objets magiques semblent fascinants, » ne put s'empêcher de s'exclamer Khan.
« Ils constituent une branche unique de l'Armée Mondiale, » expliqua le Lieutenant Dyester. « Ils vont au-delà de la simple fusion de la technologie et du mana. Ils utilisent le mana pour créer des effets spéciaux presque à partir de rien. C'est un sujet merveilleux, mais il nécessite de nombreuses années d'étude et un contrôle parfait de ton pouvoir. »
'Il y a tant à apprendre sur l'armée,' pensa Khan en fermant les hologrammes et le programme d'entraînement.
« Comment devrais-je m'entraîner à partir de maintenant ? » demanda Khan.
Son enthousiasme pour le nouvel art martial était loin d'être dissipé, mais il voulait entendre l'opinion du Lieutenant Dyester avant de se plonger dans les hologrammes.
« En fait, je ne peux pas me prononcer sur cette question, » révéla le Lieutenant Dyester. « C'est à toi de décider à quel point tu veux m'impliquer dans ton entraînement. »
Le Lieutenant Dyester poursuivit lorsqu'il remarqua l'expression confuse de Khan. « Nos physiques sont assez différents, c'est pourquoi j'ai décidé de te trouver un art martial différent. Je t'aurais enseigné mes techniques et suivi ton entraînement si les supérieurs m'avaient fait défaut, mais tu as maintenant de nombreuses options. »
« Pourquoi ne voudrais-je pas vous impliquer dans mon entraînement ? » demanda Khan. « Je ne sais même pas comment fonctionne la plupart de cette technologie. »
« Eh bien, » hésita le Lieutenant Dyester avant d'expliquer ses inquiétudes. « J'aurais accès gratuitement à cet art martial si tu le fais. C'est acceptable maintenant puisque c'est moi, mais tu ne devrais pas faire ça tout le temps. Même certains des soldats plus âgés ne manqueraient pas l'occasion d'apprendre quelque chose d'aussi précieux. »
'Je dois simplement surveiller mes arrières alors,' résuma Khan dans son esprit.
« Je n'aurais jamais obtenu cet art martial sans votre aide, » annonça finalement Khan. « J'ai même besoin d'un endroit où m'entraîner. J'ai définitivement besoin de votre implication. »
Le Lieutenant Dyester se gratta la tête avant d'acquiescer. Il voulait seulement que Khan comprenne combien il pouvait être dangereux de partager des objets aussi précieux avec des étrangers. Le soldat n'avait aucun intérêt pour l'art martial.
Khan activa à nouveau le programme d'entraînement quand il vit la réaction du Lieutenant Dyester. Les hologrammes interactifs sortirent de son téléphone, et il tenta rapidement de commencer la première leçon.
« Lis d'abord l'aperçu général de l'art martial, » soupira le Lieutenant Dyester. « Ne te jette pas aveuglément sur les mouvements. »
« Et vous vouliez que je fasse ça tout seul, » ricana Khan.
« Tu as de la chance que ton Maître n'ait pas de mauvaises intentions, » se plaignit le Lieutenant Dyester. « J'espère que tu ne feras pas aussi facilement confiance à des professeurs engagés et autres figures similaires à l'avenir. »
« J'espère avoir assez de Crédits pour les engager à l'avenir, » rit Khan avant de cliquer sur l'étiquette qui menait vers l'aperçu de l'art martial.
« Style du démon de la foudre, » Une voix mécanique sortit soudainement du téléphone. « Art martial créé et expliqué par Dean Ulluw, un soldat évolué qui a opté pour une vie recluse. »
« Évolué ? » demanda Khan en se tournant vers le Lieutenant Dyester.
« C'est quand tu dépasses cent pour cent de syntonisation, » expliqua le lieutenant avant que la voix mécanique ne reprenne son explication.
« Les formes du style du démon de la foudre reposent sur la vitesse et la précision, » annonça la voix mécanique. « Idéal pour les soldats de petite taille qui ne brillent pas par leur force physique brute. Néanmoins, être fort peut aider à révéler le véritable potentiel de l'art martial puisqu'il présente des techniques globalement complètes. »
« La plupart des arts martiaux de haut niveau nécessitent toutes les caractéristiques physiques pertinentes, » ajouta le Lieutenant Dyester. « Le programme dit que les techniques se concentrent sur la vitesse par choix plutôt que par nécessité. »
« La vitesse générée par les techniques et la précision requise pendant leur exécution forceront le corps humain à endurer beaucoup de pression, » poursuivit le programme. « Les physiques fragiles devraient éviter ce style. Il en va de même pour les soldats ayant un mauvais contrôle de leur corps. »
L'aperçu se termina après ces lignes. Khan se sentit légèrement déçu que le programme ne lui en dise pas plus, mais il était difficile de gâcher son humeur avec les diverses leçons répertoriées de l'autre côté de l'hologramme.
« Je suppose que tu ne t'intéresses pas à Dean Ulluw, » commenta le Lieutenant Dyester, et Khan afficha un sourire sans honte avant de sauter la description du soldat évolué et de commencer la première leçon.
Le vieil homme au centre de l'hologramme commença soudainement à bouger, et une voix rauque sortit du téléphone en suivant ses lèvres. « Je parie que ces idiots de l'armée t'ont dit que tu n'avais besoin que de vitesse et de précision pour ce style. »
Khan et le Lieutenant Dyester échangèrent un regard. Ils ne comprenaient pas pourquoi l'Armée Mondiale avait décidé de laisser cette description après une introduction aussi spécifique.
« D'accord, ils ont peut-être partiellement raison, » poursuivit Dean Ulluw. « Tu peux exécuter ce style en ne comptant que sur la vitesse et la précision, mais ce serait du gâchis. »
La zone représentée par l'hologramme commença à s'élargir. Le point de vue du programme recula jusqu'à ce qu'il parvienne à représenter à la fois Dean et un mannequin d'entraînement humanoïde dans la scène.
« Voici ce que tu peux faire avec seulement de la vitesse et de la précision, » annonça Dean avant de se précipiter vers le mannequin et de lui asséner un coup de pied précis à la gorge.
La vitesse de Dean avait été incroyable. Khan parvenait à peine à suivre ses mouvements. L'hologramme gardait une trace des statistiques liées à la technique, il pouvait donc lire que le soldat avait parcouru dix mètres en moins d'une seconde.
De plus, le coup de pied précis avait fini par trancher la tête du mannequin. La puissance générée par l'élan de Dean avait transformé son mouvement en une attaque menaçante capable de trancher le métal.
« Chaque mage et soldat mourrait face à cette attaque, » expliqua Dean en retournant à son emplacement précédent. « Tu serais trop rapide pour qu'ils puissent réagir, et les défenses ne peuvent pas faire grand-chose contre un coup soutenu par une telle vitesse. Cependant, l'humanité a des extraterrestres comme ennemis. »
Quelque chose que les hologrammes ne montraient pas remplaça le mannequin brisé par un nouveau. Dean prit alors une profonde inspiration avant de disparaître de son emplacement.
Un bruit fort sortit du téléphone. Dean réapparut à côté du mannequin d'entraînement, un pied levé vers sa poitrine. Pourtant, la marionnette n'était plus là. L'attaque avait détruit son dos et ses entrailles, ne laissant intact qu'une fine couche de métal.
« Le Mana nous donne la chance de dépasser nos limites physiques, » expliqua Dean en se tournant vers Khan. « En théorie, je peux pousser ma vitesse plus loin indéfiniment. J'ai seulement besoin d'être assez fort pour supporter la tension physique. Plus de puissance équivaut à plus de vitesse, ce qui équivaut à encore plus de puissance si elle est déployée avec précision. »
Khan arrêta rapidement l'enregistrement pour jouer avec les boutons de l'hologramme pendant quelques secondes et apprendre les différentes fonctions du programme. Il pouvait zoomer, avancer, rembobiner et sauvegarder des scènes à tout moment. Il pouvait même masquer ou afficher les différentes statistiques.
Les première et deuxième exécutions semblaient être des techniques différentes, mais le programme contredisait l'opinion de Khan. Dean avait exécuté le même mouvement, quelque chose que l'entraînement enseignerait plus tard, mais il avait utilisé différentes quantités de puissance.
Le programme gardait également une trace du mana dépensé pendant l'activation de la technique. Khan resta sans voix quand il vit que Dean avait utilisé la même quantité d'énergie dans les deux exécutions. La différence entre leurs effets provenait de la pure force physique déployée.
Khan jeta un coup d'œil vers le Lieutenant Dyester, qui avait une main sous son menton tandis qu'il inspectait ces statistiques. Il ne semblait pas aussi émerveillé que Khan, mais la technique avait définitivement suscité son intérêt.
« Je suppose que cet art martial a le potentiel d'atteindre le haut niveau, » expliqua le Lieutenant Dyester. « Tout dépend de ce que toi et ton corps pouvez endurer sans diminuer ta précision. Certaines techniques pourraient même nécessiter un entraînement spécial, mais je veillerai à te prévenir à leur sujet. »