« Le poison d'un esprit n'a pas d'odeur. Il agit quand personne ne le regarde. »
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Quelle journée, après l'explosion du laboratoire.
Yuèyao était enfermée dans une cellule.
La ville l'accusait.
Les regards la condamnaient.
Mais dans l'ombre…
Ken n'avait pas oublié sa promesse.
Et s'il n'était pas son allié, il était encore moins son ennemi.
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Alors que tout le monde regardait ailleurs,
Ken agissait.
Silencieusement.
Intelligemment.
Cruellement.
Il avait ressorti un vieux remède, jamais dévoilé.
Un remède plus dangereux que n'importe quel poison visible.
Un liquide incolore.
Qui, une fois absorbé, permettait de glisser un ordre unique, impossible à refuser.
L'ordre restait enfoui dans l'esprit…
Jusqu'à ce que le moment exact arrive.
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Pendant que les gens pensaient qu'il aidait les blessés du poison,
Ken, lui, semait des ordres.
Une phrase par-ci :
— « À 7h, tu déposeras ce flacon dans cette ruelle. »
Une phrase par-là :
— « Tu placeras ce récipient là-bas, sans poser de question. »
Un à un, les infectés devenaient… ses pièces.
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Et à l'heure exacte… tout bascula.
Plusieurs citoyens, pourtant inconnus entre eux,
furent attrapés en train de poser du poison aux quatre coins de la ville.
Les cris éclatèrent :
— « Ce sont eux ! »
— « Ce sont eux qui ont empoisonné les rues ! »
— « Ce n'est pas Yuèyao ! »
Un vent de doute souffla sur la ville.
Et personne… ne savait que tout avait été orchestré par Ken.
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Dans les salons de la résidence impériale,
Xīyue éclata de colère :
— « Comment est-ce possible ?! »
— « On voulait juste se débarrasser de Yuèyao, et cette catastrophe arrive ? »
Jinlian, méfiante, demanda :
— « Est-ce Liyan qui a payé ces hommes pour mentir ? »
Puis se corrigea :
— « Non. Personne ne risquerait sa vie pour de l'argent… »
Un silence.
— « Alors quoi ? »
Xīyue murmura, presque à elle-même :
— « Peut-être… une coïncidence ? »
Mais ni elle, ni Jinlian, ne croyaient vraiment à cette "chance".
—
Pendant ce temps, Liyan souriait.
Il n'avait jamais cru Yuèyao coupable.
Mais ce retournement le soulageait profondément.
Et pourtant…
Il ignorait que tout cela était l'œuvre d'un seul homme.
Celui qui se tenait derrière lui.
Toujours debout.
Toujours silencieux.
Ken.
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Lorsque Yuèyao sortit enfin de prison,
Liyan l'attendait déjà, accompagné de Ken.
Il s'approcha.
— « Je savais que ce n'était pas toi. »
— « Je vais faire payer très cher ceux qui t'ont accusée. »
Au même moment, Ken fit tomber un petit morceau de papier.
Yuèyao le ramassa discrètement.
Puis les deux hommes repartirent, comme s'il ne s'était rien passé.
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Plus tard, seule dans ses appartements,
Yuèyao déplia le papier.
Une phrase, écrite de la main de Ken :
« Tu es surveillée par la famille impériale.
Ne parlons jamais en public.
Ne leur laisse jamais croire… que nous sommes alliés. »
—
Fin du Chapitre 12 —