Chapitre 13 — L’Arrivée de l’Empereur

« Quand le ciel descend parmi les hommes, même les plus puissants baissent les yeux. »

Quelques jours après la sortie de Yuèyao de prison, le monde s'arrêta.

Car l'Empereur, en personne, était venu.

Son arrivée était un séisme. Nobles, paysans, enfants et vieillards… toute la ville s'était rassemblée, certains par respect, d'autres par crainte, et beaucoup… pour observer.

Au milieu de cette mer de visages tendus se distinguaient ceux qui comptaient vraiment :

 • Liyan, le frère impérial.

 • Ken, son serviteur au silence plus lourd qu'un sabre.

 • Xīyue, la consort impériale.

 • Jinlian, son ombre mortelle.

 • Et dans la foule, Yuèyao, libérée… mais pas lavée.

L'Empereur descendit lentement de sa monture.

Sa présence figea l'air.

Son regard balaya la foule. Impassible. Absolu.

Puis, un léger sourire :

— « Cela fait longtemps… Liyan. »

Liyan s'avança, le visage orné d'un sourire sincère, mais les mains glacées.

— « Je suis très heureux de vous voir. »

Il se tourna vers la foule :

— « Aujourd'hui, nous fêtons l'arrivée de mon frère. L'Empereur. »

Applaudissements. Voix qui acclament. Visages figés dans un mélange d'admiration et de peur.

Xīyue s'approcha, belle et calme comme la lune.

Elle s'inclina profondément devant son mari.

— « Je suis heureuse de vous revoir. »

Mais l'Empereur répondit sans détour :

— « Cesse ces manières. Tu es ma femme. »

Sa voix, tranchante comme le jade, ne portait ni tendresse ni colère.

Seulement le rappel du rang.

Xīyue releva la tête, un léger frisson dans la gorge. Puis, un réflexe :

Son regard glissa discrètement vers Ken.

Mais Ken ne la regardait pas.

Pas un seul battement de paupières.

Elle sentit son cœur se tordre.

Tu as bien fait. Tu ne dois pas regarder la femme de l'Empereur…

Mais toi, Ken… pourquoi est-ce que je veux que tu me regardes ?

Tu es beau… mais sans pouvoir. Tu ne vaux rien contre un homme comme lui. Et pourtant…

Pourquoi est-ce que c'est toi… que je veux ?

Mais jamais elle ne l'avouerait.

Pas même à elle-même.

Yuèyao, elle, observait.

Silencieuse.

Elle vit tout. Le regard volé. Le silence de Ken . La tension glaciale entre les époux.

L'empereur est venu. Mais il ne regarde personne vraiment. Il jauge, il mesure. Il cherche le moindre déséquilibre… pour frapper.

Et elle comprit : les jeux d'ombres étaient terminés.

Maintenant… le trône lui-même entrait sur le champ de bataille.

Fin du Chapitre 13